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Innover ou réguler

L'Europe se trouve à un carrefour numérique décisif, hantée par les fantômes d'une révolution technologique ratée des années 1990, qui l'a laissée sans géants de l'Internet grand public. Au cœur des débats, l'intelligence artificielle (IA) et une stratégie à contre-courant : innover avant de réguler. Cette position, affirmée lors du sommet britannique sur l'IA, dénote une divergence notable avec les inclinations régulatrices européennes et les sonnettes d'alarme tirées quant aux risques existentiels de l'IA.

Le message est clair : l'Europe doit apprendre de ses erreurs passées. Avec l'avènement de l'IA générative, elle se trouve face à une nouvelle révolution. Si elle ne redouble pas d'efforts pour rattraper son retard, elle risque de céder la place aux puissances technologiques américaines et chinoises, avec toutes les pertes économiques et culturelles que cela implique.

Dans ce contexte, le sommet de Bletchley Park révèle une prise de conscience collective. Une entente sur une approche commune des tests avant déploiement des modèles d'IA marque un "équilibre en faveur de l'humanité". Ce consensus international, incluant des acteurs majeurs de la technologie, souligne l'urgence d'une gestion prudente et collaborative de l'IA.

Ainsi, l'Europe se doit de choisir : s'engager dans l'innovation pour ne pas subir le futur ou rester dans l'ombre régulatrice. Les décisions prises aujourd'hui façonneront son rôle dans le monde numérique de demain.