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Écrans: l'art de perdre son temps

Les vacances de ski ont commencé pour les Genevois, mais plutôt que de profiter, beaucoup d'enfants risquent de rester scotchés à leurs écrans de smartphones et de consoles de jeux. En tant que parents, nous nous inquiétons naturellement de cet engouement pour les écrans, particulièrement quand les conditions climatiques ne sont pas propices. Pourtant, il ne faut pas nécessairement voir dans l'usage intensif des écrans une menace absolue.

Actuellement, les écrans sont souvent diabolisés, notamment en raison de leur omniprésence dans notre vie quotidienne. Or, cette vision alarmiste néglige le rôle essentiel joué par les nouveaux médias dans notre société moderne. Il convient donc de remettre en question certaines idées reçues concernant les écrans et d'apprendre à les utiliser de manière responsable et équilibrée.

Savoir distinguer le temps d'écran "actif" du temps d'écran "passif" est crucial pour comprendre l'impact réel des écrans sur notre vie. Si votre enfant vous présente un mème (ce terme d'origine anglo-saxonne pour désigner une animation/imitation que les jeunes se partagent) et que vous en discutez ensemble, ce temps ne devrait pas être comptabilisé comme étant un temps d'écran "passif". Il est important de favoriser le dialogue autour des contenus numériques consultés, afin d'en tirer profit et de promouvoir l'esprit critique chez les jeunes utilisateurs.

Il est également indispensable d'enseigner à nos enfants - et à nous-mêmes, car nous sommes incapables de dire combien de temps nous perdons sur notre smartphone - comment gérer efficacement notre temps d'écran. La capacité à s'auto-limiter est une compétence clé permettant d'éviter les pièges tendus par certains mécanismes addictifs, tels que le scroll infini sur les réseaux sociaux (un dark pattern qui consiste à toujours alimenter l'utilisateur avec de nouveaux contenus). De plus, il est primordial de résister à la pression sociale induite par la peur de manquer quelque chose (FOMO ou fear of missing out en anglais), qui peut encourager une utilisation excessive des écrans.

Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer l'importance de l'ennui dans le processus d'innovation et de développement personnel. Selon certains experts, l'ennui peut servir de tremplin vers des idées novatrices et favoriser la réflexion créative. Plutôt que de combler systématiquement les moments creux par une sollicitation excessive des écrans, il est bénéfique d'encourager nos enfants à développer leur curiosité et à cultiver leur imagination.

En conclusion (je ne vais pas me faire des amis), les vacances de ski constituent une excellente opportunité pour renforcer le lien familial et partager des expériences uniques avec nos proches. Au lieu de condamner automatiquement l'utilisation des écrans, apprenons plutôt à les intégrer harmonieusement dans notre vie, tout en veillant à préserver un juste équilibre avec les activités hors ligne. Ainsi, nous pourrons offrir à nos enfants un environnement riche et diversifié, où ils auront toute liberté de grandir, d'explorer et d'exprimer leur potentiel créatif.

 

Mes lectures de la semaine 8, du 19 au 25 février 2024:

 

Rédaction assistée par Mixtral 8x7B, propulsé par Informaniak