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IA - dépassez les clichés

L'intelligence artificielle fascine autant qu'elle inquiète. Certaines personnes pensent que l'intelligence artificielle (IA) est réellement intelligente et qu'elle sait tout, d'autres disent que l'IA est de petite vertu et qu'elle est toujours prête à nous satisfaire, une autre catégorie de personnes ne voit que des risques quant à l'utilisation de l'IA. Comme souvent, la vérité se trouve quelque part entre ces opinions.

 

Il faut d'abord que nous nous mettions d'accord sur ce qu'est l'IA et ce pour quoi nous pouvons l'utiliser. Depuis 18 mois, j'utilise très régulièrement l'IA générative (GenAI). Bien avant d'utiliser cette dernière, j'entraînais des IA sur de gros volumes de données, afin qu'elles puissent m'aider à confirmer ou infirmer des hypothèses. Selon moi, l'intelligence artificielle n'est rien d'autre qu'une représentation statistique de notre monde. Durant sa phase d'entraînement, cet algorithme va précalculer des milliards de points (ou moyennes) que nous pourrions représenter dans un graphique à plusieurs dimensions. Chaque point correspond à une ou plusieurs réponses possibles à donner (dans le langage technique, on parle de vecteurs). Quand nous utilisons l'IA, elle est capable de déterminer auquel de ces points la réponse attendue correspond. La GenAI va quant à elle suivre une suite de points les plus probables pour rédiger sa réponse.

 

L'IA présente donc des risques, car elle est uniquement capable de nous donner la ou les réponses les plus probables en fonction de ce qu'elle a appris. Si on lui a fourni une information biaisée, elle reproduira ce biais dans ses réponses, et si on lui a fourni une information erronée, elle donnera indubitablement une réponse fausse.

Revenons aux IA génératives telles que Mistral AI, ChatGPT d'OpenAI, Gemini de Google, ou Claude AI d'Anthropic, pour n'en citer que quelques-unes. Il faut tempérer ces risques par le fait qu'elles sont entraînées régulièrement sur des corpus de plus en plus grands, puisés dans la littérature, la presse, les publications scientifiques, des banques d'images, etc. De quel droit font-elles cela? C'est un autre débat. Elles sont ensuite testées par des êtres humains, souvent payés au lance-pierre, je le concède, qui valident ou invalident les réponses de l'IA. À nouveau, des biais peuvent être introduits, car entre un Américain, un Européen, un Africain ou un Asiatique, nous n'avons pas les mêmes valeurs ou la même perception du monde ou le même vocabulaire. Il en est de même entre un Suisse, un Français et un Belge. Faut-il dire : panosse ou serpillière ou wassingue, quatre-vingts ou huitante?

 

Je ne peux donc pas nier le fait que l'IA présente des risques. En effet, elle peut n'avoir été entraînée qu'avec un jeu de données partiel, avec des données personnelles ou avec des données empoisonnées (sciemment erronées) pour qu'elle donne des réponses erronées. Toutefois, c'est à vous de trouver le service le plus fiable ou de l'entraîner (courage) avec le jeu de données que vous estimez fiable. Après le traitement de votre prompt ou de vos données par l'intelligence artificielle, c'est à vous de décider si vous assumez ou pas sa réponse ou sa décision.

Personnellement, j'utilise l'IA, au sens large du concept technologique, quotidiennement, pour résumer un texte ou en extraire des citations, pour co-rédiger une publication, pour écrire du code informatique, pour analyser ou générer des images (même de fausses photos de vacances), pour analyser de gros volumes de données structurées, pour trouver des idées, pour traduire un texte, etc. Par contre, je ne l'utilise pas comme un moteur de recherche qui va m'écrire mon rapport depuis une page blanche ou pour jouer le rôle de diseuse de bonne aventure et me prédire le prochain événement majeur.

Pour conclure, à chaque fois que j'utilise l'intelligence artificielle, la décision finale d'utiliser le contenu produit ou de valider la décision m'appartient, et j'en assume les éventuelles conséquences.

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